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La vaccination, ça se discute

« La vaccination, cela ne se discute pas. » Cette déclaration de la ministre de la santé, Marisol Touraine, vendredi 29 mai, en réponse à la pétition mise en ligne en mai par le professeur Henri Joyeux a le mérite de la clarté. Elle ajoutait  : « Il ne faut pas avoir de doute par rapport aux vaccins, ce qui n’exclut pas la transparence et la recherche pour toujours améliorer la qualité de nos vaccins. » Mais pourquoi les propos de la ministre restent-ils inaudibles, comme semble l’indiquer le succès (plus de 680 000 signatures) de ce texte ? Le chirurgien cancérologue de 70 ans y dénonce la pénurie actuelle de certains vaccins assurant la protection obligatoire contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), au profit de formulations hexavalentes qui contiennent, ­selon lui, « deux substances dangereuses, voire très dangereuses », et qui sont bien plus chères pour la collectivité. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/medecine/article/2015/06/29/les-vaccins-ca-se-discute_4664144_1650718.html#h6UURtfcsMXukyUF.99


Patients et biobanques au cœur de la recherche médicale

Les pathologies à dimension mondiale ont nettement augmenté au cours des dernières décennies. Cela est illustré par le sida, le SRAS, Ebola ou encore la résurgence récente d’infections telles que la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya. Par ailleurs, en 2020, le nombre de décès dus aux maladies chroniques (cancer, maladies cardio-vasculaires et métaboliques…) avoisinera 75  % du nombre total des décès au niveau mondial. Pour répondre à ces enjeux, la recherche biomédicale déploie de nouvelles technologies fondées sur l’analyse des micro-organismes ou des éléments du corps humain tels que l’ADN, l’ARN, les tumeurs ou encore le plasma. En utilisant ces ressources biologiques, la génomique (analyse du génome), la protéomique (analyse des protéines), associées aux techniques de l’imagerie, ont abouti à des progrès remarquables au cours des dernières décennies. Ainsi, une meilleure compréhension de la pathogénie et de l’épidémiologie d’agents microbiens a été possible pour de nombreuses maladies permettant de préciser la variation génétique des agents pathogènes et de révolutionner ainsi le développement de vaccins. En outre, ces nouvelles techniques associées à la bio-informatique ont permis un développement notable de biomarqueurs génétiques de maladies chroniques, telles que le diabète, différents types de cancer, les maladies neurodégénératives.


Bénédicte Lombart, infirmière philosophe

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas presser, c’est le cheminement philosophique », déclare en souriant Bénédicte Lombart. Dans quelques mois, à 45 ans, cette infirmière soutiendra une thèse en philosophie, plus précisément en « philosophie pratique et éthique hospitalière ». Elle y explore un sujet délicat : la contention pendant les soins en pédiatrie. « J’essaie de comprendre pourquoi la parole et le raisonnement de l’enfant sont trop souvent disqualifiés, et pourquoi les soignants sont pris dans un système qui les contraint parfois à faire un usage illégitime de la force », explique la doctorante, engagée ­depuis vingt ans dans la prise en charge de la douleur de l’enfant, à l’hôpital parisien ­Armand-Trousseau, où elle exerce,et bien au-delà, par son travail associatif, d’enseignement et de recherche. Dans des pays comme le Canada, le métier de chercheur en sciences infirmières et paramédicales s’est structuré ; des doctorats spécifiques ont été créés. En France, le mouvement ne fait que s’amorcer, porté par quelques centres hospitaliers universitaires (CHU) motivés. Bénédicte Lombart fait ainsi partie des onze infirmiers à qui l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a accordé un poste de doctorant depuis 2010.


Maladies mentales : la classification DSM-5 en VF

Les anti-DSM auraient-ils rendu les armes ? Au printemps 2013, au moment de la publication de la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), édité par l’Association américaine de psychiatrie, le monde de la psy était en effervescence. Nombre de voix discordantes s’étaient élevées – sous forme de pétitions, appels au boycott, livres grand public… – pour dénoncer un ouvrage «  dangereux  », qui fabrique des maladies mentales et incite à consommer des médicaments. En France, le combat était porté en particulier par Stop DSM, un collectif de professionnels proches du milieu psychanalytique s’insurgeant contre la « pensée unique » du manuel. Disponible depuis le 17 juin, la traduction française (un pavé de 1 176 pages, vendu 139 euros par Elsevier-Masson) n’a pas fait de vagues. Les jeunes psychiatres ont « adopté » cette nouvelle classification, selon Le Quotidien du médecin. Dans un communiqué, Stop DSM a réaffirmé son «  opposition radicale aux fondements et à l’utilisation de ce manuel  », appelant à préférer les classifications françaises.

La guerre des journaux médicaux

La guerre est déclarée entre le New England Journal of Medicine (NEJM) et le British Medical Journal (BMJ). Respectivement américaine et britannique, ces deux revues médicales de renom sont concurrentes et, depuis quelques semaines, en désaccord ouvert sur l’un des enjeux majeurs de l’édition scientifique : le conflit d’intérêts. La querelle a pris corps dans un « essai » publié le 2 juin dans le BMJ, intitulé « Justifier les conflits d’intérêts dans les revues médicales : une très mauvaise idée ». Trois ex-responsables éditoriaux du NEJM y dénonçaient le contenu d’une série d’articles publiés courant mai dans leur ancien journal, dont ils redoutent « qu’il présage un affaiblissement supplémentaire des règles contre les conflits d’intérêts ». Un éditorial du BMJ estimait le même jour que le NEJM « commettait une erreur en suggérant que des règles rigoureuses devraient être revisitées ». De quoi s’agit-il ? Dans trois articles et un éditorial de son rédacteur en chef, le NEJM venait d’exposer les effets pervers supposés du soupçon généralisé portant sur les scientifiques qui collaborent avec les laboratoires pharmaceutiques, considérés dès lors comme « vendus ».


Comment l’Assurance-maladie veut économiser 3 milliards d’euros

Comment économiser près de 3 milliards d’euros au cours des trois prochaines années (dont 715 millions dès 2016) sans dégrader la qualité des soins ? C’est la réponse que tente d’apporter, jeudi 2 juillet, la Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) en dévoilant 31 mesures de réduction des dépenses, dans son traditionnel rapport précédant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L’annonce de ces propositions intervient dans un contexte budgétaire encore plus contraint que les années passées, avec une hausse des dépenses de l’Assurance-maladie plafonnée à 1,75 % en 2016. Un niveau particulièrement bas qui implique de réaliser l’année prochaine « 3,4 milliards d’euros d’économies par rapport à la croissance tendancielle des dépenses » de santé, rappelle la CNAM. Si certaines préconisations, comme le recours accru aux médicaments génériques, sont consensuelles et courantes, d’autres le sont beaucoup moins, comme la mise en place de durées de référence pour les arrêts de travail.


Six défis collectifs pour la biomédecine du XXIe siècle

Il aurait été impossible de prédire, voilà cinquante ans, les défis relevés et les progrès réalisés aujourd’hui en sciences de la vie et de la santé. Chercheurs, médecins, acteurs de santé et patients, nous avons vécu une transformation radicale des méthodes et des concepts en biomédecine. Cette révolution scientifique et technologique a peu de précédents. Alors que le séquençage d’un génome humain aura nécessité dix ans et coûté plus de 2,4 milliards de dollars (2,15 milliards d’euros), il est désormais possible de séquencer en routine, en quelques heures, la partie codante du génome pour moins de 1 000 euros. En parallèle, les données accumulées massivement sur les systèmes biologiques permettent de modéliser le vivant. Les méthodes d’intégration de ces données, ainsi que notre capacité à les analyser et modéliser, modifient aujourd’hui la conception des principes actifs des médicaments, la prédiction grâce à l’informatique des réponses aux drogues, le « screening » de molécules, et, au-delà, le vaste champ de la biologie de synthèse.


La vente en France du premier médicament au cannabis en suspens

Le Sativex, premier médicament à base de cannabis autorisé en France, pourrait bien in fine ne jamais arriver dans les officines. L’explication ? Après des mois de négociation, Almirall, le laboratoire qui commercialise le Sativex en Europe, et le Comité économique des produits de santé (CEPS), l’instance qui fixe le prix des médicaments, ne sont pas parvenus à s’entendre. Le premier propose de vendre le Sativex 350 euros la boîte, soit 20 % de moins que le prix moyen pratiqué en Europe. Le second ne lui en offre pas plus de 60 euros. « C’est inacceptable : cela reviendrait à vendre à perte ! », s’indigne Christophe Vandeputte, le directeur d’Almirall en France, qui souhaite maintenant « un arbitrage politique ». De quoi embarrasser la ministre de la santé, très impliquée dans ce dossier. En juin 2013, Marisol Touraine avait modifié le code de santé publique afin que les médicaments dérivés du cannabis puissent solliciter une autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Elle mettait ainsi fin à une interdiction vieille de soixante ans, cette plante ayant été bannie de la pharmacopée française en 1953. En janvier 2014, la ministre avait tenu à annoncer elle-même l’AMM obtenue par le Sativex pour traiter les contractures musculaires affectant les personnes atteintes de sclérose en plaques.